15 juillet 2006

Idle Reflection



Certains événements récents m'ont fait repenser à une conversation que j'avais eue avec un jeune homme fort sympathique à propos de la notion d'exister.
Les deux acceptions du verbe semblent presque s'opposer. Le fait d'exister peut se définir comme la seule manifestation tangible d'une entité dans un cadre donné ; dès lors, exister n'implique aucune interaction ni intervention d'une perception par une conscience extérieure. À l'inverse, on considère souvent qu'exister suppose la nécessaire reconnaissance d'autrui : en l'absence d'interaction avec son environnement - et, naturellement, il est question ici essentiellement d'interaction avec d'autres personnes, les choses pouvant rarement être à même de susciter de façon semblable, par leur manifestation, une conscience de soi - il devient aisé de se considérer comme étant seul, l'absence de lien social pouvant entraîner une remise en cause de son existence même, bien qu'il ne s'agisse que d'une vue subjective. C'est pourquoi on recherche ces liens qui permettent de rassurer. Pourtant, subordonner son existence aux réactions d'autrui ne risque-t-il pas de mener vers une dépendance qui pourrait conduire à agir en fonction de ce que l'on croit être les attentes d'autrui, dans le but de se convaincre de la valeur de son existence ? En outre, si l'on existe à travers le regard d'autrui, comment peut-on alors concevoir son essence dans son intégralité, si tant est que l'on puisse la définir du fait de son caractère évolutif, dans le sens où chaque individu ne peut avoir qu'une perception partielle et également évolutive de l'essence d'un autre ? Suffit-il de juxtaposer les regards, tout en sachant que leur appréciation même ne peut être que subjective ? Ça donnerait un super plan de la complémentarité de l'homme à la Shinji version première fin d'Evangelion… euh, ouais... fait trop chaud pour réfléchir.

Taken in thicker
Hitch it up
A wrinkled leech runs after
Your old bitchy luck
Lead on the seeing
To the brim
And you got to check
Every smile is cleanly dressed
You're waiting for your turn
So put on your most flattering shirt
Waiting for your turn

Reflected in glass
Got it too fast
For a thrill you can back
Nutty crap
Look to the ground
The self-doubt you found
Made your skin itch, you know
It ain't got no more stature, though
Waiting for your turn
You put on your most flattering shirt
Not to lose your nerve

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut, peewee!
Désolé pour ce long silence radio (qui d'ailleurs se reproduira plus d'une fois les mois qui viennent, j'en ai peur), mais je te laisse imaginer à quel point l'EFAMM est une école exigeante et monopolisatrice (rires)!! D'ailleurs, comme le dit mon bon ami Lex Luthor...bref.

Alors, oui, exister...euh...j'avais un truc très profond à dire sur le sujet, mais comme il fait effectivement très chaud, je me contenterai de dire qu'il a été abordé de front dans "Last Action Hero", de John Mc Tiernan (avec l'ami Schwarzie).
A un moment donné dans le film, le héros (Schwarzie, donc) pose en Hamlet avec un crâne dans la main, et pose la fameuse question "Être, ou ne pas être, telle est la question", avant que de balancer le crâne qui était en fait une grenade et de faire sauter tout le décor, en sortant dans un ricanement "J'crois qu'ça va plutôt être du non-être" (ou quelque chose de ce goût).
Voilà, je ne sais pas si j'aurai fait avancer la question d'un iota, à part peut-être en soulignant que bourrinisme et questions existentielles font rarement bon ménage - ce dont on se doutait un peu, en fait!

Note : si je ne vous en ai pas dégoûté, j'en profite pour faire un peu de pub pour ce film trop méconnu et pourtant très, très chouette. Imaginez! Le seul film d'action où le héros explose la tronche d'un personnage tiré d'une oeuvre de Bergman!!!!!

Anonyme a dit…

Bon, j'ai pas tous compris les mots en anglais, mais ça me rappelle une chanson des Sparks (décidément, on n'en sort pas) où y'a un gars qui essayait de faire carrière dans le show biz et risquait de terminer à tondre le gazon. Ou encore, le film ridicule. Exister, ce serait juste être dans le ton?

Peewee Peeper a dit…

Maître> oulà, tu travailles trop !
Merry> moi non plus j'ai pas tout compris les mots. J'aime bien le lien avec les Sparks, exister à travers ses actes, ses réalisations, portés au jugement d'autrui.

Anonyme a dit…

Attendez, attendez, ça n'en a pas l'air, mais je dis des choses très profondes, là!
Ben oui, Jack Slater (Schwarzie, donc) est en fait un personnage de film qui se retrouve dans la réalité, et qui n'existe que par la force de son environnement.
Et le fait de changer de réaliteé lui fait saisir les limites étroites de son identité - limites qu'il parvient à faire reculer en acquérant le statut de héros par ses propres moyens, et non par l'entremise de la place qui lui revient normalement de droit dans le monde fictif.
Et sa baston contre la Mort d'Ingmar Bergman est tout un symbole : la rédemption d'une existence vide, contre le risque de l'anéantissement par sa propre vacuité.

Mais pourquoi vous me regardez tous comme si j'étais dingue?!

Peewee Peeper a dit…

euh... moi, ce que j'ai retenu du film, c'est que c'est vachement balèze de briser une vitre de voiture à mains nues. Mais bon, chacun y voit ce qu'il peut...